INTRODUCTION
La participation du public dans les sciences et les technologies
Ces dernières décennies, l’engagement de la société civile et des citoyens dans les délibérations politiques et les prises de décision sur des questions scientifiques et techniques ont connu une évolution importante, quoique très hétérogène, dans les différents pays d’Europe. Les controverses publiques autour des questions de politique de l’énergie dans les années 70 et 80, de l’émergence des biotechnologies et de la protection de l’environnement , ont conduit à un engagement croissant des citoyens et des différents acteurs concernés dans les procédures d’évaluation et de délibération, alors que, jusque là, elles relevaient essentiellement du domaine réservé des experts et des décideurs. Les façons d’impliquer la société civile se sont avérées très variées, avec des mobilisations sociales, l’apparition d’associations et d’ONG, jusqu’à l’introduction de procédures participatives formelles dans des cadres de réflexion et de décision plus ou moins institutionnalisés.
Ces évolutions sont le signe de deux tendances majeures. Premièrement la volonté de renouveler et d’enrichir le dialogue démocratique et le processus décisionnel dans les sociétés européennes. Deuxièmement la nécessité de conduire une évaluation sociale des processus d’innovation technologique, qui transforment continuellement nos vies et comportent à la fois des risques et des avantages.
Dans ce contexte, le projet CIPAST a été lancé en avril 2005. Il s’agit d’un programme de travail de trois ans, soutenu par la Commission européenne au titre « d’action coordonnée » du Sixième Programme cadre. L’acronyme CIPAST vient de l’anglais « Citizen Participation in Science and Technology » (Participation citoyenne dans les sciences et les technologies). Ce projet vise à réunir des organisations qui possèdent une expérience importante dans le recours aux procédures participatives autour de questions scientifiques et technologiques, et qui appartiennent aux différentes familles d’acteurs expérimentés dans ce domaine, comme des offices parlementaires, des instituts de recherche, des équipes universitaires, des centres de science ou des musées scientifiques.
En réunissant ces acteurs, en mettant en commun leurs capacités diverses et en intégrant leurs points de vue et leurs contextes variés au sein d’une plate-forme commune, CIPAST permet de recueillir et de diffuser des pratiques utiles, ainsi que de partager l’expérience en matière d’initiatives de participation publique. Le projet favorise également l’émergence d’une culture européenne de la démocratie participative sur les questions scientifiques et technologiques et vise à promouvoir des meilleurs processus sociétaux concernant toute forme d’innovation. Les deux objectifs principaux de CIPAST étaient
- structurer un réseau étendu d’acteurs confirmés et potentiels de la participation, par la diffusion de bonnes pratiques et la circulation de l’information ; et
- promouvoir le transfert de compétences par la conduite de sessions de formation et l’élaboration d’un « kit de formation » basé sur une méthodologie d’études de cas.
CIPAST EN PRATIQUE propose désormais des kits élémentaires d’enseignement et d’apprentissage qui sont basés sur des « études de cas réels » et qui peuvent être utilisés et recomposés par des utilisateurs potentiels (voir ‘Practique’ ). TLes outils fournis sont complétés par des informations sur la conception de procédures participatives (voir ‘Conception’ ) ainsi que par des témoignages d’experts, une bibliographie et des expériences complémentaires (voir ‘Quoi d’autre?’ ).
Cette partie du kit de formation renseigne plus en détail sur la façon d’utiliser les supports de formation, sur l’expérience CIPAST et sur le groupe d’experts CIPAST.